L’écoute #
Expliqué à un stagiaire débutant...
L’écoute sert à régler l’angle de la voile par rapport au vent, c’est elle qui assure la propulsion du voilier. On la borde au près et on la choque au portant.
- Pour régler au près:
on observe le faseyement de la voile, dès qu’il apparait, on borde un peu pour l’effacer. Pour être sûr de ne pas être trop bordé, on la choque régulièrement pour faire apparaitre le fasseyement, puis on l’efface.
- Pour régler au portant:
on place la voile à angle droit avec le vent.
Relâchons tous les réglages sauf celui de la patte d’oie qui restera bien tendu et celui de la bordure qui sera moyennement pris, et plaçons la bôme perpendiculaire au bateau.
La prise de l’écoute a deux effets bien distincts:
- Elle ferme l’angle voile-bateau, en déplaçant la bôme dans un plan horizontal (effet 1).
- Lorsque la bôme est pratiquement dans l’angle du tableau arrière et que nous continuons à border, l’écoute exerce une tension verticale amenant la poulie de bôme au contact de celle de la patte d’oie. Cette tension se répercute sur la chute de la voile, entre le point d’écoute et la têtière provoquant ainsi le cintre du mât. (effet 2)
Ce cintre du mât résorbe le rond de guindant et aplatit la voile. La tension exercée entre la têtière et le point d’écoute de la voile “ferme la chute”, c’est à dire s’oppose à son vrillage.
Le hale-bas #
Expliqué à un stagiaire débutant...
Le hale-bas sert à conserver de la puissance entre 2 virement au près et à gérer la surpuissance;
- Pour régler au près:
On le reprend dès qu’il est mou.
- Pour régler au portant:
On le tend suffisamment pour éviter que la bôme ne remonte plus qu’à angle droit avec le mat.
Son action est proche de l’effet 2 de l’écoute. En rapprochant ses 2 insertions (le 1/4 avant de la bôme et la partie du mât proche de l’étambrai), il exerce :
- une tension verticale qui fait “fermer la chute” et cintrer le mât ainsi que la bôme. Ceci provoque l’aplatissement de la voile et la réduction de son vrillage.
- une compression de la bôme sur le mât, qui peut faciliter le cintre du mât dans sa partie basse.
- il permet de conserver un profil donné de la voile lorsqu’on fait varier l’angle voile-bateau par action sur l’écoute, il s’agit là d’une condition essentielle à la régulation efficace de la surpuissance.
Le cunningham #
Expliqué à un stagiaire débutant...
On reprend le cunningham pour effacer les plis horizontaux sur la voile.
Il exerce une tension verticale sur le guindant de la voile.
Son premier intérêt est donc de pouvoir corriger tension du guindant plus faible par rapport à la chute. Un bon repère est la présence caractéristique de plis en patte d’oie dans la voile. Afin de remédier à ces plis imperformants, il convient de reprendre le cunningham jusqu’à les effacer.
Mais là n’est pas le seul intérêt du cunningham. Ses fonctions essentielles sont :
Cintrer le mât en complément du hale-bas ou de l’écoute:
- Lorsque le mât est cintré, la tension verticale due au réglage du cunningham est légèrement déportée vers l’arrière du mât.
- Cette tension, par “effet d’arc”, amplifie donc le cintre du mât et soulage sensiblement celle due au hale-bas et/ou à l’écoute
Avancer le creux de la voile:
- Lorsque le vent forcit, le creux a tendance à se déplacer vers l’arrière, le cunningham permet, en ramenant du tissu vers l’avant, de recentrer le creux.
Détendre la chute par une surtension du guindant:
- Cela permet à la partie supérieure de la voile de “s’effacer” dans la risée, diminuant ainsi la force aérodynamique. Ce vrillage constitue dans une certaine mesure une autorégulation des surventes par le gréement.
La bordure #
Expliqué à un stagiaire débutant...
La bordure permet de doser la puissance.
On la choque jusqu’à 20 cm de creux dans la voile et on la reprend dès que l’on peine à maintenir le bateau à plat.
Le réglage de bordure permet de doser le creux général que l’on donne à la voile et donc la puissance de celle-ci. Il existe toutefois une limite au-delà de laquelle détendre la bordure cesse d’augmenter la puissance et transforme la voile en “sac”, perturbant ainsi les écoulements de l’air autour du profil.
Cette limite peut s’objectiver en mesurant la distance maximale séparant la bôme de la voile sur une perpendiculaire aux deux. De nombreux laseristes considèrent qu’elle est atteinte lorsque le pouce et l’auriculaire, écartés au maximum, joignent ces deux points (soit environ 20 cm).
La patte d’oie #
Expliqué à un stagiaire débutant...
On reprend la patte d’oie jusqu’au contact de la barre.
En association avec le hale-bas, elle pallie l’absence de chariot d’écoute en maintenant la bôme excentrée au près.
Pour remplir efficacement ce rôle, il importe que la patte d’oie soit fortement étarquée. A défaut, la bôme s’élève et rentre vers le centre du bateau ; ainsi lorsque le réglage de patte d’oie est détendu, la poulie guidée par celui-ci se trouve rehaussée. La tension verticale qu’exerce l’écoute, en rapprochant cette poulie à celle fixée sur l’extrémité arrière de la bôme est alors diminuée. Toutefois, un excès de tension diminue la sensibilité de la barre et gêne le passage de la poulie lors du virement de bord, en particulier dans le petit temps. Aussi, il y a intérêt à détendre légèrement la patte d’oie si ces symptômes apparaissent et perturbent la conduite du bateau. L’utilisation d’un bout en kevlar permet d’obtenir le même effet (bôme excentrée et basse) avec un étarquage moindre.
Pour régler la patte d’oie, on l’étarque au maximum et si elle gêne le passage de la poulie, on la choque légèrement jusqu’à disparition du problème.
La dérive #
Expliqué à un stagiaire débutant...
La dérive permet au voilier d’avancer le plus droit possible en générant une force opposé à la force du vent.
- Pour régler au près:
On la descend au maximum.
- Pour régler au travers:
On la relève de 10 cm.
- Pour régler au portant:
On la relève de 20 cm.
Le laser présente une carène relativement plate et des appendices de faibles surfaces. Son plan antidérive est donc peu important en rapport avec sa longueur.
- Il est utile de placer un adhésif pour mémoriser la hauteur de la dérive.
- Il est très utile de placer sur la dérive une poignée permettant de la relever facilement d’une main.
Les deux défauts les plus couramment observés chez les stagiaires:
Relever trop de dérive aux allures portantes, lors de l’empannage, la bôme vient en butée sur la partie supérieure et, s’il y a du vent c’est le désalage.
Ne pas enfoncer la dérive à fond! Il faut utiliser toute la surface antidérive possible, ne vous privez pas de 2 centimètres salutaires.
La sangle de rappel #
Expliqué à un stagiaire débutant...
On la tend au maximum pour bénéficier du réglage le plus polyvalent.
De nombreux laseristes optent pour une sangle de rappel réglable. Ce réglage est très important car il permet de moduler le compromis confort/couple de rappel nécessaire en fonction de l’allure et des conditions de vent et de mer rencontrés.
Nous présentons le montage le plus courant:
Plus la sangle est serrée, moins le rappel est important, mais plus le retour dans le bateau est aisé.
Un repère de réglage utilisable est l’éloignement plus ou moins grand du liston par rapport à l’articulation du genou.
Par vent rafaleux, il peut être utile de bien tendre la sangle de rappel afin de gagner en polyvalence: il sera plus aisé de sortir et rentrer au rappel